Cédric Cellier et Thierry Boisset mènent avec succès deux affaires familiales de front.

Loin des pentes neigeuses ou des colonies de vacances, Thierry Boisset et Cédric Cellier ont été bercés au son des machines-outils de leurs pères. Ces derniers, Jacky et Jean-Louis, avaient créé un atelier d’usinage dans la cave de la maison Cellier, à Saint-Christol-lez-Alès. On était en 1977, année de sortie de la guerre des étoiles. Le duo débutait le long-métrage d’une saga familiale, ponctuée par l’arrivée des fils en 1997 et 1998. “On est rentré naturellement, on leur doit beaucoup”, commente Cédric. “On essaie de le leur rendre du mieux qu’on peut”, renchérit Thierry.

“À l’époque, il y avait du boulot. Nous, on faisait tout ce que les autres ne voulaient pas faire…”, se remémore Jacky. Ce faisant, l’affaire Cellier-Boisset a grandi, racheté, menant de front deux activités : l’usinage et la sous-traitance mécanique sous l’enseigne MP 30, la fabrication de machines agricoles sous la marque Cellier-Boisset.

Pièces pour la pétrochimie, le nucléaire, l’aéronautique…

Aujourd’hui, la grosse partie du développement se fait dans la partie usinage. Un secteur qui a permis au duo Cellier-Boisset de se faire une place intéressante dans la création de produits à forte, voire très forte valeur ajoutée pour les milieux industriels stratégiques. Ce qui représente les deux tiers de l’activité globale.

La société MP 30 fabrique à sa façon des pièces pour des acteurs de la chimie, la pétrochimie, du nucléaire, du médical ou encore de l’aéronautique. Concernant ce dernier domaine, “on est aujourd’hui classé au rang 2, précise Thierry Boisset, On travaille pour un donneur d’ordre, le groupe Le Piston français”. Un sous-traitant majeur dans la fabrication de pièces mécaniques aéronautiques, qui dispose d’un site à Sommières.

Parmi les clients finaux qui pourront compter sur les pièces fabriquées à Vézénobres, des noms prestigieux : Airbus hélicoptères et Boeing, ou dans d’autres domaines, Total, Cameron, une multinationale américaine spécialisée dans les équipements pour les groupes pétroliers et qui dispose d’un site à Béziers, Areva ou encore Sanofi, tous deux possédant des sites dans le Gard, à Marcoule ou Aramon.

Prudence et réactivité

Une trentaine de clients assure le gros du volume de production de MP 30. “On essaie de garder une diversité de clients, afin de conserver un taux de dépendance modéré à l’égard de chacun”, tempère Cédric Cellier. Allusion à un épisode qui leur a coûté cher lors du dépôt de bilan d’une entreprise alésienne.

La prudence est de mise, en ne mettant pas tous les œufs dans le même panier, tout comme la réactivité. Si l’entreprise sait faire dans l’usinage de très haute précision et de très grosses pièces – “on est quasiment les seuls dans le Gard”, précise Thierre Boisset – elle réalise en parallèle l’usinage de pièces pour un tas d’entreprises locales pour lesquelles elle assure l’entretien mécanique des machines et engins.

Dans ce monde de la PME où on ne compte ni les heures ni la sueur, le duo s’octroie un rendez-vous réservé à un milieu fermé. “Tous les deux ans, on va au Salon du Bourget, ça nous permet de décompresser”, savourent Cédric et Thierry, soudain redevenus gamins, lorsqu’ils racontent, émerveillés, ce salon qui accueille la fleur de l’aéronautique mondiale.

FRED GAUTIER
article du Midi-Libre : Publié le  / Modifié le